Ce wikènde c'était festival du côté de Saint-Malo, musique, crachin, bière à la flotte et ballades en pays malouin.
Impasse sur le jeudi pour cause de travail de nuit et arrivée sur le site en fin d'aprèm le vendredi. Le site du fort Saint-Père est imposant mais peu mis en valeur, la faute aux barricades et aux bâches qui masquent l'architecture de ce fort Vauban et qui serviront bientôt de pissotières aux poivrots... Musicalement, cette soirée aura du mal à me décoller la pulpe du fond : si les compos des brooklynais de Woods sont super bien lèchées, la voix de fausset du chanteur me gâche l'écoute. Efterklang ne me convainc pas du tout puis la pop garage des californiens Allah-Las relève le niveau mais manque d'abrasivité rock. La tête d'affiche de cette soirée, Godspeed, me coupe les pattes et je ne suis pas le seul : plus de la moitié du public fini assis, écoutant ou subissant le déluge sonique des canadiens. Le moins qu'on puisse dire est que, mises à part quelques envolées rythmiques et violonisées, leur prestation live est loin de valoir l'interêt des premiers albums. Heureusement, les excellents Zombie Zombie viennent égayer l'ambiance un peu plombée avec leur krautrock dansant. Le concert sera malheureusement écourté par un organisateur trop zelé qui signale trop tôt la fin de leur set à un Etienne Jaumet vexé qui en réaction baisse ses potards immédiatement.
Ma nuit de boulot, mes cinq heures de sommeil matinal et le poids du trajet ont raison de mes forces et je vais mettre la viande dans le torchon vers une heure du mat en serrant sous mon bras mon trésor du jour : Le festival accueille en effet des stands de micro edition, fanzines et labels et j'ai chopé chez Café Crème une sérigraphie N&B de 60x50 signé Charles Burns et numérotée 100/100 !
Réveillé à 9h30 par le soleil qui tape sur les fenêtres du break, je file m'enfiler un kawa/croissant à Cancale. Plus tard, sur la route de Saint-Malo par la côte, un site remarquable mérite le détour : le fort du Guesclin est posé sur l'île du Guesclin qui est sise dans l'anse du Guesclin. Quelques recherches m'ont permis d'apprendre que le lieu date de 1026, qu'il a appartenu à Léo Ferré de 1956 à 1968 et que ça a été racheté par une famille Porcher depuis 1996. Je me pose en face dans les rochers et je dégaine une Duvel, mon carnet et mon Micron 005 !
Ensuite direction Saint-Malo pour y visiter l'expo consacrée à Gotlib. C'est un incroyable bordel pour trouver une place où se garer et, du coup, un bon quart d'heure de marche pour arriver au pied des remparts. C'est peuplé comme la Chine un jour de soldes et je dois faire l'impasse sur ma glace chez Le Sanchez, la queue s'étend bien au-delà des cordons installés façon guichet de poste devant le glacier... Sniiff.
L'expo "L'effet coccinnelle" est installée dans une chappelle et, si elle ne présente pas d'originaux ou d'inédits, la mise en scène et particulièrement bien faite avec commentaires audio et vidéo, fac similés de planches des R-A-B, Pervère Pépère, Raah Lovely, etc... et de nombreuses sculptures.
Mais revenons au festival : l'affiche de ce samedi est des plus allèchante et le public a bien suivi. Je regarde d'un oeil avisé et critique le travail des placiers dans les champs qui servent de parking en dégustant un apéro à base de whisky breton.
J'arrive pour le début de set des copains de Concrete Knives qui assurent l'ambiance avec leur pop débridée et font monter sur scène un très jeune fan d'à peine dix ans qui danse et chante les choeurs comme un pro ! Bien joué Zachary ! Les texans nouillorquais de Parquets Courts envoient des titres rock bien speed et courts (!) qui, si ils détonnent un peu avec leurs looks de hipsters bien propres, ne sont pas d'une grande originalité.
Enfin, Tame Impala ! Bien placé en face de la scène quelques mètres devant la régie, je profite d'un son nickel pour une prestation de grande volée. Même si quelques membres du line-up original (partis tourner avec leur projet Pond) manquent à l'appel, pas sûr qu'on perde au change : le nouveau batteur est excellent ! Les projections psychédeliques et les travaux manuels de Mathieu embellisent encore la version live de Half full glass of wine, premier titre que j'avais pu entendre des australiens sur leur Myspace, avant même leur premier EP, en 2008 !
Tame Impala
Venus de Montréal, les Suuns jouent une sorte de post-kraut-punk avec parfois des bass lines quasi hip hop un curieux mélange de bons produits, ça fait toujours des bons plats aurait dit J-P Coffe et il ne s'y serait pas trompé.
Je fais vite sur les deux derniers groupes anglais : les Hot Chip ont livré un excellent show avec mention spéciale à leur nouvelle batteuse, la delicieuse Sarah ! Un break de 40 minutes(!) pour changer de plateau et une pinte de bière à l'eau plus tard, les frangins de Disclosure envoyaient leur electro-club-à-l'anglaise sous des averses éparses mais néanmoins humides et j'achevais mon capital-pieds dans la longue marche pour regagner la bagnole... 3h30 passées. Ouf.
TchüSS, les cheums !